Coup de projecteur sur les anatomo-pathologistes à l’occasion de la journée mondiale contre le cancer

A l’occasion de la journée mondiale contre le cancer, nous mettons un coup de projecteur sur les anatomo-pathologistes, une profession essentielle dans la pause du diagnostic de cancer et pourtant un métier souvent mal connu. La Fondation donne aujourd’hui la parole à une femme médecin, engagée, le Pr Cécile Badoual, cheffe du service d’anatomo-pathologie à l’hôpital européen Georges Pompidou et spécialiste du HPV, le papillomavirus humain.

Bonjour Cécile, pouvons-nous aujourd’hui associer cancers gynécologiques et prévention ? En d’autres termes, certains types de cancers pourraient ils être évités et comment ?

Cécile Badoual : Oui, en effet la prévention est essentielle dans le domaine de la santé et en particulier en cancérologie. Ainsi l’OMS, en 1948, a établi que « la prévention est l’ensemble de mesures visant à éviter ou réduire le nombre et la gravité des maladies, des accidents et des handicaps ». Il existe donc une prévention primaire, qui prévient le risque de cancer et donc agit sur les facteurs de risque (pour les cancers liés à un virus : empêcher l’infection), une prévention secondaire qui permet de détecter des anomalies ou les pré-cancers le plus vite possible pour proposer rapidement des traitements efficaces (pour les cancers du col de l’utérus : frottis, biopsies) et enfin une prévention tertiaire pour empêcher la récidive du cancer. On comprend bien qu’en agissant sur ces 3 étapes de la prévention une très grande partie des cancers seraient évitables.

Quels sont les différents types de cancer que peut provoquer le HPV ?

Cécile Badoual : Les cancers qui sont induits par une infection par HPV sont les cancers du col de l’utérus, de la vulve, du vagin mais aussi certains cancers de l’oropharynx (fond de la gorge) et de l’anus.

Le HPV touche-t-il l’homme et la femme sans distinction de genre, sans différence socio-économique ou bien géographique… ?

Cécile Badoual : Les cancers de l’oropharynx sont principalement diagnostiqués chez les hommes, et en particulier chez ceux qui ont un haut niveau socio-économique. Les cancers de l’anus sont observés plus fréquemment chez les femmes, même la population des hommes ayant des rapports avec des hommes est particulièrement à risque. Les patients et les patientes immunosupprimés sont plus à risque de faire un cancer HPV induit. Comme dit précédemment, il existe des cancers HPV-induits dans la sphère génitale. Les cancers du col de l’utérus sont secondaires à quasiment 100% à une infection par HPV. En France la prévention (test HPV, frottis, examen clinique) permet, même si elle pourrait être plus efficace, d’éviter le développement de certains cancers. Dans les pays où cette prévention est limitée ou absente les cancers de l’utérus sont la seconde cause de cancer chez les femmes jeunes.

Nous entendons beaucoup parler d’immunothérapie, ce type de traitement peut-il soigner et guérir les cancers gynécologiques/ les cancers des voies aéro-digestives supérieures ?

Cécile Badoual : De très nombreux protocoles sont en cours et des données très intéressantes permettent d’identifier les cancers qui pourraient être traités par immunothérapie. Le plus souvent c’est l’association de l’immunothérapie à d’autres traitement comme la chimiothérapie et la radiaothérapie qui est encore plus efficace.

Anatomo-pathologiste, est-ce une profession en pleine mutation avec l’intelligence artificielle ? A terme est-ce une spécialité qui pourrait disparaître ?

Cécile Badoual :  Les anatomo-pathologistes (ou pathologistes) sont des médecins de l’ombre et pour autant indispensables à la bonne prise en charge des cancers. Nous recevons les pièces opératoires, les examinons, les préparons pour pouvoir les observer au microscope, ou maintenant sur lames virtuelles (et donc sur un écran). L’arrivée dans les laboratoires d’algorithme d’Intelligence Artificielle va permettre de pouvoir améliorer les performances des pathologistes et leur permettre de réaliser moins de tâche a valeur ajoutée médicale limitée. En France, la densité moyenne nationale d’anatomo-pathologiste est de 2,36 pathologistes pour 100.000 habitants, alors que les besoins ne cessent de croître avec de multiples missions diagnostiques, pronostiques, prédictives, épidémiologiques, de recherche et d’archivage. Le pathologiste va devoir s’adapter, c’est certain, mais sa disparition n’est pas prévue !

Si vous deviez associer un mot à cette journée mondiale de lutte contre le cancer, quel serait-il ?

Cécile Badoual : Information/Education

[Octobre rose] Portrait du Dr Meriem Koual

A l'hôpital, au labo, à la faculté, découvrez notre portrait du Dr Meriem Koual, une femme volontaire et engagée auprès de ses patientes et de ses étudiants.

A l’hôpital / Le recueil de PROMS en sénologie et médecine basée sur la valeur (Value-based health care)- Service de Chirurgie Cancérologie Gynécologique et du Sein – HEGP

Quel est le contexte général qui a donné naissance à ce projet ?

Le service de Chirurgie Cancérologique Gynécologique et du Sein prend en charge chaque année plus de 500 nouveaux cancers du sein. Au-delà des traitements contre le cancer, la qualité de vie pendant et après la maladie est un élément essentiel pour les patientes.
La value-based health est un concept qui propose de mesurer et évaluer les soins à l’aune de la satisfaction et du bénéfice estimé par le patient. Il positionne la satisfaction du patient comme pierre angulaire du système de soins. Mais comment mesurer cette satisfaction et la qualité de vie de nos patientes ? Par la mesure d’indicateurs d’évaluation validés, pour mesurer de façon pertinente l’impact des soins dans la vie quotidienne des patients. C’est ce que l’on appelle la mesure des PROMS (Patient-Reported Outcome Measurement). Nous travaillons avec le Dr Huyen-Thu NGUYEN-XUAN depuis 2 ans à la mise en place de cette méthodologie pour les patientes prise en charge pour un cancer du sein dans notre service.

Présentez-nous votre projet ?

Il s’agit de recueillir de façon systématique les PROMS avant, après la chirurgie du cancer du sein mais aussi à plus long terme au cours de la surveillance. Le projet prévoit aussi le recueil des données cliniques pertinentes (type de cancer, traitements effectués…) ce qui nous permettra de croiser les informations. Le projet est proposé par le médecin au cours de la consultation. Si elle accepte, ce qui est très souvent le cas, elle s’inscrit avec l’aide d’une tablette et de notre infirmière de consultation sur une plateforme sécurisée de l’APHP sur laquelle elle pourra remplir divers questionnaires de qualité de vie adapté à son parcours de soin avant la chirurgie, 6 mois après puis tous les ans. La mise en place d’un projet comme celui-ci demande une méthodologie précise et une collaboration étroite avec le département informatique de l’hôpital. Nous avons été accompagnés par le Dr Virginie Garnier, chargée de projet Value-based health care à l’APHP que je remercie.
Les données recueillies seront analysées dans le cadre de recherches afin d’évaluer la valeur des soins perçue par les patients.

En quoi est-ce innovant ?

Le cancer du sein est un cancer globalement de bon pronostic mais les traitements proposés, qui permettent heureusement la guérison du cancer peuvent altérer la qualité de vie physique, sexuelle et psychologique. Or cet aspect est rarement pris en compte dans le choix des traitements proposés. Et très peu d’équipe médicale en France ont mis en place cette méthodologie de recueil systématique des PROMS.

Quel est l’impact sur la société civile ?

L’ambition d’un projet comme celui-ci est de mettre le patient au centre de sa prise en charge en redonnant du sens et de la valeur aux soins. Il s’agit de privilégier des indicateurs objectifs de qualité fondés sur les résultats. Ce besoin de retour d’évaluations des résultats sur plusieurs années portant sur les bonnes pratiques et la pertinence des soins est une demande des associations de patients, motivée par le souhait d’obtenir une meilleure transparence.

Quels sont les bénéfices sur la population ciblée ?

Vivre mieux après un cancer. La meilleure connaissance de la qualité de vie de nos patientes en fonctions des traitements reçus permettra une meilleure prise en compte de ces données dans le choix des traitements, au bénéfice de la patiente, en respectant bien entendue les recommandations scientifiques dans chaque cas. Mais à efficacité équivalente, la meilleure option thérapeutique en termes de qualité de vie pourra être proposée.

Au labo / Étudier le rôle des polluants dans la progression des cancers du sein (INSERM 1124 Toxicologie, pharmacologie et signalisation cellulaire, équipe 1METATOX)

Comment en êtes-vous arrivée à vous intéresser de près aux polluants de notre environnement ?

J’ai intégré le laboratoire de recherche UMR-S 1124 en 21014 pour mon master 2. Les membres du laboratoire travaillent depuis de nombreuses années sur les effets des polluants et de l’environnement sur la santé. Le cancer du sein est un cancer hormono-dépendant et de nombreux polluants ont des propriétés de perturbateurs endocriniens et beaucoup de données de la littérature sont en faveur d’un rôle des polluants chimiques dans la survenue du cancer du sein. Du fait de ma spécialité médicale, nous avons souhaité développer cette thématique.

En quoi votre recherche est novatrice ?

Nous avons voulu aller plus loin et avons émis l’hypothèse que les polluants organiques persistants pouvaient jouer un rôle également dans la progression des tumeurs cancéreuses mammaires et le développement des métastases.

Quels sont vos principaux résultats ?

Nous avons d’abord réalisé une étude clinique sur une centaine patientes opérées dans notre service et mesuré les taux de 49 polluants organiques persistants dans le sang et le tissu graisseux (cohorte METAPOP). Nous avons montré dans un premier article scientifique que les concentrations de dioxine et de certains autres polluants dont plusieurs polychlorobiphényles dans le tissu graisseux étaient positivement associés au risque de métastases ganglionnaires et à la taille de la tumeur, en particulier chez les patientes en surpoids1. En parallèle, au niveau expérimental, nous avons mis en place avec le Dr Céline Tomkievitcz un modèle de co-culture de cellules cancéreuses mammaires, prenant en compte le tissu graisseux qui est un lieu de stockage des polluant. Ce modèle nous permet de tester différents polluants et nous avons montré par exemple que l’exposition du modèle à la dioxine entrainaient des modifications majeures de la morphologie des cellules qui acquéraient des caractéristiques « cellules souches » associées à la formation de métastase2.

Quel sont les étapes suivantes de vos travaux ?

Le financement Sauver La Vie a permis de réaliser des analyses transcriptomiques c’est-à-dire de l’ensemble des ARN issus de la transcription du génome des tumeurs des patientes. Nous sommes en train d’analyser les résultats pour rechercher des biomarqueurs d’exposition qui pourraient être associés au risque de métastase.

In vitro, nous avons commencé par étudier les effets de la dioxine, puis des extraits de fumée de cigarette avec des résultats très intéressants. Nous continuons d’étudier les mécanismes potentiellement impliqués comme des perturbations du métabolisme. Nous nous intéressons également aux effets d’autres polluants comme l’acrylamide ou les additifs alimentaires dans des projets collaboratifs nationaux et internationaux.

Nos résultats expérimentaux nous ont montrés que plusieurs évènements moléculaires pouvaient être perturbés lors de l’exposition des cellules cancéreuses mammaires aux polluants dans notre modèle. Nous développons des analyses bio-informatiques afin d’ajouter des preuves de concepts à nos résultats précédents, comme la description d’AOP pour adverse outcome pathways qui sont des concepts linéaires formalisés et structurés reliant un événement initiateur moléculaire à un effet indésirable via différents événements clés. Ces AOP sont principalement utilisés en éco-toxicologie, et dans les problématiques de santé réglementaires et nous travaillons à la validation de notre AOP3 par l’OCDE.

A la faculté / Former les étudiants en médecine aux risques environnementaux

Enseignante à la Faculté de Médecine d’Université Paris Cité, j’ai souhaité proposer aux étudiants en médecine une formation aux risques environnementaux, encore méconnus par les professionnels de santé. A travers des interviews d’experts, nous avons avec l’équipe pédagogique et MOOC de la Learning Planet Institute (ex-CRI) créé 10 vidéocapsules pédagogiques sur la santé environnementale. Le programme de l’enseignement, coconstruit avec les étudiants, s’intéressent à différents thèmes comme les grands principes de toxicologie, les liens cancer du sein/environnement, liens entre expositions environnementales et troubles neurologiques et bien d’autres.

Références

1 – Koual M, Cano-Sancho G, Bats A-S, Tomkiewicz C, Kaddouch-Amar Y, Douay-Hauser N, et al. Associations between persistent organic pollutants and risk of breast cancer metastasis. Environ Int. 2019;132:105028.

2 – Koual M, Tomkiewicz C, Guerrera IC, Sherr D, Barouki R, Coumoul X. Aggressiveness and Metastatic Potential of Breast Cancer Cells Co-Cultured with Preadipocytes and Exposed to an Environmental Pollutant Dioxin: An in Vitro and in Vivo Zebrafish Study. Environ Health Perspect. 2021 Mar;129(3):37002.

 3 – Adverse outcome pathway from activation of the AhR to breast cancer-related death.

Benoit L, Jornod F, Zgheib E, Tomkiewicz C, Koual M, Coustillet T, Barouki R, Audouze K, Vinken M, Coumoul X.Environ Int. 2022 May 28;165:107323. doi: 10.1016/j.envint.2022.107323.

La recherche a besoin de vous pour avancer ! 

Pour soutenir le travail formidable de cette équipe vous pouvez faire un don via la formulaire de notre site (rubrique Fonds annuel Recherche) et découvrir l’association du service : « Centre d’étude et de traitement des cancers féminins ». 

La santé de demain au cœur des actions de la Fondation

En 2030, le visage de la France sera foncièrement différent : les plus de 65 ans représenteront un quart de la population et souffriront en moyenne de 4 à 6 pathologies. Notre système de soins devra accompagner et prendre en charge 1,4 à 1,7 million de personnes âgées dépendantes et gérer une augmentation probable de 50 % du nombre de patients en ALD (affection longue durée) par rapport à aujourd’hui. Engagée à répondre à ce défi de la santé du futur, la Fondation présente ici quelques-uns des projets de recherche et de formation d’Université Paris Cité qui ont besoin de la générosité du plus grand nombre pour faire bouger positivement et durablement les choses.

La santé de demain commence aujourd’hui

A quoi ressemblera notre système de santé dans 10 ans ? Comment l’innovation en santé permettra-t-elle de relever les défis du vieillissement de la population, de la démographie médicale, la prise en charge des maladies chroniques, rares, ou encore de la santé mentale ?Intelligence artificielle, thérapies géniques, numérisation par la e-santé, nouveau rôle des soignants et des patients, hybridation des technologies… représentent de puissants facteurs d’évolution de notre système de santé. Soucieuse et engagée sur ces questions cruciales, la Fondation Université Paris Cité est membre fondateur des Innovation Days aux côtés d’Amgen, de Biolabs, de Roland Berger, de France Biotech, les Patients s’engagent et Unicancer. Ce Think tank éphémère pour « améliorer l’innovation en santé » est en pleine saison 2 autour de la thématique : 2032 : la Santé transformée par l’innovation !

Les projets soutenus par les mécènes de la Fondation Université Paris Cité

L’engagement de la Fondation sur cette question de la santé de demain ne s’arrête pas là. Les projets pour lesquels la Fondation lève des fonds sont très variés. Petit tour d’horizon ci-dessous :

> Le projet MOODELING propose l’évaluation de 65 patients atteints de trouble bipolaire grâce à une application collectant quotidiennement des données liées à leur humeur, aux évènements de vie qu’ils traversent, ainsi que leur impact sur la prise de décision grâce à des choix virtuels entre différentes options impliquant les dimensions clefs de la motivation que sont la sensibilité à la récompense, à l’effort, au délai et au risque. À terme, cette approche peut être utile sur le plan clinique. L’objectif est de monter un véritable essai clinique au sein duquel l’adaptation du traitement sera (ou non) basée sur l’évaluation computationnelle de l’humeur.

> Plus de 380 000 nouveaux cas de cancers sont diagnostiqués tous les ans en France. La majorité de ces patients aura besoin d’un cathéter de longue durée pour le traitement du cancer ou de ses symptômes. Or dans 5 à 10% des cas, le cathéter s’infecte. L’équipe du projet CATH-GE a démontré en laboratoire qu’un traitement original permettait d’éradiquer ces bactéries sans retirer le cathéter.

Ce traitement optimisé a pour principale finalité d’éviter l’ablation du cathéter et donc d’améliorer la prise en charge globale des patients. Il peut être utilisé sur une vaste population : patients atteints d’un cancer, patients insuffisants rénaux dialysés ou nécessitant une assistance nutritionnelle intra-veineuse.

> L’asthme est la première maladie chronique de l’enfant à l’échelle mondiale. En France, l’asthme concerne plus de 10% des enfants, soit 800 000 enfants âgés de 2 à 11 ans. L’objectif du projet PACAP est de faire participer les parents d’enfants asthmatiques à l’élaboration des nouvelles recommandations nationales en matière de prise en charge de la crise d’asthme de l’enfant, via une approche « bottom-up » afin d’aboutir à des recommandations réellement implémentables en vie réelle.

L’ensemble de ces projets et beaucoup d’autres peuvent être soutenus financièrement par un don ou un legs en ligne sur notre site.

Particuliers et entreprises, vous pouvez dès aujourd’hui apporter votre soutien à une cause qui vous touche. 

L’environnement au cœur des actions de la Fondation

Les problématiques environnementales sont au premier plan des préoccupations de la majorité de la population et représente un défi crucial pour notre société. Engagée à répondre à ce défi pour notre avenir, la Fondation Université Paris Cité rappelle ici les projets de recherche et de formation qui ont besoin de la générosité du plus grand nombre pour faire bouger positivement et durablement les choses.

L’action environnementale : l’une des questions clés de notre époque

Les problématiques environnementales sont au premier plan des préoccupations de la majorité de la population. Depuis plusieurs années, un mouvement significatif de l’opinion publique française en matière d’écologie s’est développé. Une personne sur 4 environ considère que l’environnement fait partie des enjeux les plus importants.

Si certaines personnes y trouvent un motif de mobilisation, d’engagement citoyen et de recherche de solutions, d’autres connaissent ce que nous appelons l’« éco-angoisse » associée à une vision inquiétante de l’avenir liée au changement climatique, à la pollution généralisée ou encore à l’état des océans ce qui peut aboutir à la propagation de « fake news ».

Les rapports du GIEC attestent pourtant de l’aggravation des problèmes liés au climat ou à la biodiversité. Ils se font de plus en plus précis et pessimistes sur l’ampleur des bouleversements à venir.

Parmi les défis admis par tous, il y a la préservation du climat que nous connaissons, la protection de la qualité de l’air, la sauvegarde de la biodiversité, mais aussi la défense de nos sources de nourriture et d’eau.

Soucieuse et engagée sur ces questions cruciales, la Fondation Université Paris Cité est associée à la Coalition française des fondations pour le Climat. Lancée en 2020, cette coalition a diffusé un manifeste et compte déjà plus de 100 signataires. Sa vocation : inciter le secteur philanthropique à intégrer d’avantage les enjeux climatiques dans les actions menées.

Les projets soutenus par les mécènes de la Fondation Université Paris Cité

L’engagement de la Fondation sur cette question environnementale ne s’arrête pas là. Les projets pour lesquels la Fondation lève des fonds sont variés et s’intéresse aussi bien à la situation en France que dans le reste du monde.

> Par une approche pluridisciplinaire associant médecine, sciences fondamentales et biomédicales, économie et psychologie, la chaire Environnement Toxicités et Vulnérabilités, portée par le Pr Robert Barouki et le Pr Xavier Coumoul, a pour objectif de proposer, aux acteurs de la filière environnementale, aux décisionnaires politiques et à la population mondiale dans son ensemble, une stratégie ambitieuse de protection de la santé de l’Homme et de notre planète. Cette stratégie passe par une meilleure connaissance de l’exposition des personnes vulnérables à des facteurs de stress environnementaux et à l’impact de ces expositions

> Le projet NanObs, porté par Yann Sivry de l’Institut de physique du globe de Paris (IPGP), a pour objectif la création d’un observatoire des nanoparticules dans l’agglomération parisienne. Il permettra, pour la première fois, d’acquérir des données inédites sur les émissions par l’homme de nanoparticules métalliques dans l’air, l’eau et le sol en milieu urbain avec un maillage spatial fin et à large échelle temporelle. Cette approche spatio-temporelle inédite est fondée sur l’implication forte de citoyens dans la collecte des échantillons. Ces actions de science participative seront animées par des conférences éducatives et des colloques de restitution afin d’assurer l’implication de tous les acteurs tout au long du processus.

> Le projet SAFE-M, initié par le Pr François Métivier et son équipe,  a pour ambition de répondre à l’enjeu majeur que représente la question de l’eau à Madagascar (pénurie, difficultés de prospection, pollutions, protection des ressources et manque de personnels qualifiés) en participant au renforcement durable des formations supérieures Licence Master Doctorat afin de former des professionnels qualifiés et compétents dans le domaine de l’eau (prospection géophysique, chimie, microbiologie et traitement de l’eau, hydrologie et hydrogéologie, surveillance et gestion des écosystèmes aquatiques, gestion des déchets, des risques et des crises…) et de dynamiser le secteur.

> Dans un monde devant faire face à des risques naturels et climatiques croissants, et dans un contexte d’augmentation de la densité des populations littorales et des infrastructures, le projet « Impacts économiques des aléas géologiques et climatiques à Mayotte » a pour ambition de quantifier les effets économiques liés aux risques de tsunamis et au changement climatique à travers des recherches situées aux interfaces entre la géophysique, la climatologie et l’économie. Pour cela, l’équipe de recherche portée par la Pr. Anne Mangeney, membre Senior à l’IUF (Institut Universitaire de France), et la Dr. Anne Le Friant va quantifier l’impact économique de tsunamis générés par des glissements de terrain sous-marins sur les infrastructures et les populations de l’île de Mayotte.

L’ensemble de ces projets peuvent être soutenus financièrement par un don ou un legs en ligne sur notre site.

Particuliers et entreprises, vous pouvez dès aujourd’hui apporter votre soutien à une cause qui vous touche.

Prix de l’Innovation Elsevier – Institut Cochin 2020-2021. Olivier Kosmider et Jérôme Avouac récompensés

Cet évènement a réuni l'Institut Cochin, Université de Paris et sa Fondation ainsi que le mécène du prix, Elsevier.

Le Prix de l’Innovation Elsevier-Institut Cochin s’inscrit dans le cadre du programme « Proof-of-Concept » de l’Institut Cochin, qui encourage chaque année les chercheurs dont les travaux ont fait la preuve d’une application concrète, afin de leur permettre d’apporter des solutions thérapeutiques innovantes à des problématiques médicales et de santé publique. Université de Paris, La Fondation Université de Paris et Elsevier collaborent pour faire reconnaître les réalisations scientifiques et l’innovation dans la recherche et l’enseignement en France.

Le Pr. Jérôme Avouac est rhumatologue au sein de l’Hôpital Cochin et Enseignant Chercheur au sein de l’Université de Paris et de l’Institut Cochin. Au sein de l’équipe « Pathogénie et traitements innovants des maladies fibro-inflammatoires chroniques », il s’intéresse particulièrement au développement de nouvelles voies thérapeutiques dans la sclérodermie systémique (SSc), maladie auto-immune complexe qui se caractérise par une inflammation excessive non résolue entraînant le développement d’une fibrose de la peau et des organes. L’équipe a développé une plateforme de modèles animaux complémentaires de fibrose dermique, pulmonaire et vasculaire permettant une évaluation complète de nouvelles voies thérapeutiques.

Le projet primé a pour objectif d’évaluer l’effet de l’aplasie B induite par l’injection de cellules CAR-T CD19 sur le développement de la fibrose pulmonaire et de l’hypertension pulmonaire dans le modèle murin transgénique Fra-2, qui reproduit les principales atteintes de la SSc avec la même séquence temporelle que la maladie humaine. Les CAR-T CD19, induisent une aplasie B totale et durable et ont permis des résultats spectaculaires dans le traitement des hémopathies B.

Les enjeux scientifiques de ce projet pourraient être très importants. Il s’agirait d’une première démonstration de l’efficacité des CAR-T CD19 dans un modèle préclinique validé et robuste de SSc, la preuve de concept ainsi apportée ouvrirait un large champ pour l’évaluation clinique des CAR-T CD19, dans une maladie qui manque d’options thérapeutiques efficaces. Ces résultats renforceraient également le rationnel de leur utilisation clinique dans les maladies autoimmunes.

Le Pr. Olivier Kosmider est hématologue à l’Hôpital Cochin, membre de l’équipe « Hématopoïèse normale et pathologique » de l’Institut Cochin. Il est spécialiste des syndromes myélodysplasiques (SMD), maladies de la cellule souche hématopoïétique qui présentent une hétérogénéité phénotypique et pour lesquelles il n’existe pas de biomarqueur robuste de réponse au traitement applicable en routine.  Les SMD avec sidéroblastes en couronnes (SMD-RS) sont une catégorie de SMD présentant des mutations somatiques du gène SF3B1 chez environ 90% des patients SMD-RS ce qui en fait une entité moléculairement identifiable dans la classification des hémopathies myéloïdes proposée par l’OMS depuis 2016.

Par des analyses haut débit, l’équipe d’Olivier Kosmider a identifié dans les SMD-RS un transcrit variant de l’érythroferrone ou ERFE+12 dont la quantification est un facteur prédictif de surcharge en fer dans le sang. Cette découverte, qui est la conséquence de la présence de la mutation de SF3B1 dans les cellules érythroïdes de la moelle, a permis d’envisager un test utile au monitoring des patients sous traitement.

L’objectif du projet primé est donc d’obtenir un dosage spécifique de la protéine ERFE variante (ERFEVPFQ) avec application directe à la prise en charge des patients en collaboration avec l’équipe du Dr Léon Kautz (Toulouse). Ce dosage est en cours de validation à l’aide d’outils (Anticorps spécifiques) et sera mis prochainement à la disposition de la communauté médicale comme un biomarqueur robuste de l’érythropoïèse clonale des patients SMD-RS avec mutation SF3B1, au sein d’essais cliniques prospectifs du Groupe Francophone des Myélodysplasies.

« Notre mission est d’accompagner et de valoriser l’excellence de la recherche et nous sommes reconnaissants et honorés de nous associer à des organisations aussi remarquables que l’Institut Cochin et l’Université de Paris « , a déclaré William Rubens, directeur France chez Elsevier. « Nous sommes heureux de récompenser le Pr Olivier Kosmider et le Pr Jérôme Avouac, deux chercheurs qui apportent non seulement une contribution significative à leur domaine de recherche, mais aussi à la société dans son ensemble en contribuant au diagnostic et au traitement des maladies sanguines et auto-immunes. »

Depuis 2017, le Prix de l’innovation Elsevier-Institut Cochin récompense les projets de recherche innovants à fort potentiel de transfert vers l’industrie pharmaceutique, les entreprises de biotechnologie ou le patient. L’Institut Cochin et Elsevier travaillent ensemble pour un objectif commun : soutenir l’innovation dans la recherche biomédicale française.

 

A propos du mécène du prix

En tant que leader mondial de l’information et de l’analyse, Elsevier aide les chercheurs et les professionnels de la santé à faire progresser la science et à améliorer les résultats de santé au profit de la société. Pour ce faire, Elsevier facilite la compréhension et la prise de décision critique des clients à travers les écosystèmes mondiaux de la recherche et de la santé.

Dans toutes leurs publications, il y a un respect des plus hauts standards de qualité et d’intégrité. Il est appliqué la même rigueur aux solutions d’analyse de l’information destinées aux chercheurs, aux professionnels de la santé, aux institutions et aux bailleurs de fonds.

Elsevier emploie 8 600 personnes dans le monde. L’entreprise soutient le travail de ses partenaires de la recherche et de la santé depuis plus de 140 ans. En s’appuyant sur leurs racines dans l’édition, Elsevier offre des connaissances et des analyses précieuses qui aident les utilisateurs à faire des avancées et à stimuler le progrès sociétal. Des solutions numériques telles que ScienceDirectScopusSciValClinicalKey et Sherpath soutiennent la gestion stratégique de la recherche, la performance de la R&D, l’aide à la décision clinique et l’éducation à la santé. Les chercheurs et les professionnels de la santé s’appuient sur les 2 650 revues numérisées, dont The Lancet et Cell, sur les 42 000 titres de livres électroniques et sur les ouvrages de référence emblématiques, tels que Gray’s Anatomy. Avec la Fondation Elsevier et son Conseil consultatif externe sur l’inclusion et la diversité, Elsevier travaille en partenariat avec diverses parties prenantes pour faire progresser l’inclusion et la diversité dans la science, la recherche et les soins de santé dans les pays en développement et dans le monde entier.

Elsevier fait partie de RELX, un fournisseur mondial d’outils d’analyse et de décision basés sur l’information pour les professionnels et les entreprises.

Des professionnels de santé assistés d’animaux de compagnie

Faciliter la prise en charge de jeunes patients atteints de troubles autistiques

50 à 72 % des enfants atteints d’autisme peuvent présenter un comportement anxieux, non coopérant, pendant les soins dentaires. En outre, une anxiété est souvent sous-jacente même chez des patients coopérants, et une crainte débutante non perçue peut devenir une peur incontrôlable. Cette anxiété est au cœur du problème d’accès aux soins. Plus de la moitié des patients n’aurait jamais consulté un dentiste, et, parmi ceux qui le font, 76% auraient des difficultés à recevoir des soins et 85% ne consulteraient qu’en cas d’urgence. C’est au niveau de cette anxiété que l’approche comportementale, par la mise en œuvre de stratégies adaptatives, a un rôle fondamental à jouer. Parmi les techniques existantes, l’imitation, la synchronisation respiratoire, la distraction et le renforcement positif sont des processus très utilisés chez l’enfant. Chez les patients en situation de handicap, ces techniques s’appuient le plus souvent sur une communication non-verbale ou para-verbale – où l’on fera par exemple appel au(x) canal(aux) de transmission sensoriel(s) préféré(s) de l’enfant – plus que sur des procédés linguistiques. Dans ce contexte, la présence d’un animal lors de la consultation pourrait être d’une aide majeure.

Qu’est-ce que l’Intervention Assistée par Animal (IAA) exactement ?

L’Intervention Assistée par Animal est une approche thérapeutique de plus en plus utilisée dans les troubles moteurs, cognitifs ou sociaux. Elle présente de nombreux bénéfices, observés notamment chez les enfants en général et en particulier en situation de handicap, tels que la réduction de l’anxiété et l’amélioration de la capacité́ relationnelle. Nous faisons l’hypothèse que la présence d’un animal lors de la consultation réduirait l’anxiété des enfants avec troubles du spectre autistique face aux soins dentaires, et faciliterait par la suite une prise en charge thérapeutique ambulatoire classique sans assistance animalière.

Nous proposons une intervention originale mettant en présence un enfant avec troubles du spectre autistique et un chien dans le cadre d’une prise en charge bucco-dentaire, afin d’évaluer la faisabilité et de décrire le bénéfice apporté de l’intervention assistée par l’animal (IAA) en complément des outils de communication existants.

Quels sont vos objectifs à travers ce projet pilote ?

Décrire l’évolution de l’anxiété de l’enfant avec des troubles du spectre autistiques dans la salle d’attente, dans la salle de soins au moment des soins (radiographies, anesthésie, pose de la digue, utilisation d’instruments rotatifs, ou autres), à la sortie du cabinet dentaire, sans, puis avec le zoo thérapeute et son animal.

Notre critère d’évaluation principal est l’échelle de Venham modifiée par Veerkamp (Veerkamp et al. 1995).  Cette échelle de Venham modifiée mesure l’anxiété de l’enfant en se basant sur l’observation de son comportement sur une échelle de 0 (= détendu) à 5 (=totalement déconnecté de la réalité du danger), et est utilisée en pratique courante.

Quelles sont les retombées et bénéfices directs pour les patients ?

Cette étude pilote, menée sur des enfants entre 6 et 18 ans à l’hôpital Bretonneau à Paris, pourra permettre d’apporter des éléments descriptifs sur la faisabilité de l’IAA en cabinet dentaire et sur le bénéfice de la présence du chien. A la suite de cette étude, un essai randomisé contrôlé pourra être planifié, en fonction des résultats.

Sur le long terme, l’IAA permettra de :

1. Améliorer le vécu d’une situation potentiellement anxiogène lors des soins bucco-dentaires

2. Limiter les conséquences d’une absence de prise en charge ou d’une prise en charge tardive

3. Améliorer l’accès aux soins pour le patient comme pour le praticien

DENTEGO, la santé bucco-dentaire accessible à tous.

Ce projet a reçu le généreux soutien de Dentego et de sa Direction Médicale.

Créée en 2013 par deux jeunes entrepreneurs et deux chirurgiens-dentistes, Dentego connaît, depuis sa création, un fort développement, avec, d’ici la fin de l’année, 79 centres partout en France.

Dans un pays où un nombre croissant de personnes renonce à se faire soigner les dents, les fondateurs de Dentego ont souhaité rendre les soins dentaires accessibles à tous. En effet, on estime que 22 % de la population française renonce à ces soins contre 5% en Allemagne. L’ambition de Dentego est donc d’offrir le meilleur de la santé bucco-dentaire pour tous, en proposant des centres de santé qui allient technologie (plateaux techniques à la pointe de la modernité) et savoir-faire expert.

France Biotech, en partenariat avec la Fondation Université de Paris, lance son accélérateur d’innovation en santé mentale.

Pour redynamiser l’innovation en santé Mentale, autour d’un appel à projets collaboratif, partenarial et ouvert aux startups de la e-santé!

« Cette initiative intervient dans un contexte d’urgence. La santé mentale des Français et notamment des plus jeunes s’est fortement dégradée. Aujourd’hui, 12 millions de Français sont touchés par des troubles mentaux. Aussi, nous sommes convaincus que les innovations portées par la data et l’Intelligence Artificielle peuvent représenter d’énormes atouts pour contribuer à une meilleure prise en charge des patients.  »

Votre startup développe des solutions innovantes autour de thématiques prioritaires, telles que l’accès aux soins, la prise en charge, le suivi et la continuité extra-hospitalière des patients ?

Participez au challenge pour bénéficier de notre programme de soutien de 9 mois afin d’accélérer votre développement ! Faites vite, vous n’avez que jusqu’au 2 novembre.