[SAUVER LA VIE 2023] Caractérisation phénotypique rénale et vasculaire des patients atteints du syndrome email/rein dû à un variant pathogène du gène FAM20A et étude physiopathologique des calcifications ectopiques

Rencontre avec le Dr Elise Bouderlique- Service de Physiologie - Explorations fonctionnelles, HEGP, AP-HP

Quel est le contexte général qui a donné naissance à ce projet ?

Les patients atteints du syndrome email/rein*, maladie rare de transmission autosomique récessive due à des variants pathogènes du gène FAM20A codant pour la Golgi associated secretory pathway pseudokinase, présentent des anomalies dentaires invalidantes et une néphrocalcinose sans hypercalciurie dont la physiopathologie et les conséquences rénales ne sont pas connues. Il est supposé́, sur la base de l’homologie de séquence des différents membres de la famille FAM20, que FAM20A soit une kinase additionnelle dont les cibles spécifiques sont impliquées dans les processus de minéralisation et/ou les transports de calcium et la synthèse de protéoglycanes. A noter que, dans le rein, FAM20A est exprimée par le canal collecteur médullaire. Les souris déficientes pour Fam20a présentent, comme les patients, des anomalies dentaires et des calcifications rénales, mais aussi des calcifications des parois artérielles mais le phénotype vasculaire des patients n’a jamais été décrit.

*le syndrome email/rein est une maladie génétique rare caractérisée par :

  • des anomalies bucco-dentaires avec notamment un développement insuffisant de l’émail dentaire d’origine génétique
  • une néphrocalcinose (des dépôts de calcium au sein du parenchyme rénal, le tissu fonctionnel du rein).

En quoi consiste votre projet ? 

Notre projet a plusieurs objectifs : 1) la caractérisation du phénotype rénal et vasculaire de 15 patients adultes avec atteintes dentaires, néphrocalcinose et mutation de FAM20A documentées en les comparant à 15 volontaires sains appariés pour l’âge et le sexe

2) l’identification de mécanismes – candidats permettant d’approcher la physiopathologie des calcifications ectopiques grâce à l’étude du protéome et du métabolome urinaire et au dosage des inhibiteurs plasmatiques de la bio minéralisation.

En quoi est-ce innovant ?

Il s’agit de la première étude clinique prospective visant à caractériser l’atteinte rénale et à décrire la potentielle atteinte vasculaire des patients avec mutation de FAM20A. A l’heure actuelle, l’analyse de la littérature ne rapporte que la description de quelques cas cliniques concernant l’atteinte rénale.

Il n’existe aucune piste physiopathologique concernant le phénotype rénal très spécifique de ces patients qui, de façon étonnante, des calcifications rénales médullaires mais une calciurie non augmentée. Notre étude est, à notre connaissance, la première à s’intéresser à ce sujet et à celui des calcifications vasculaires potentielles.

Quel peut-être l’impact d’un tel projet ? 

A l’échelle sociétale, notre projet s’intègre dans plusieurs objectifs du PNMR 3* :

1- Impulser un nouvel élan à la recherche sur les maladies rares, ce que permettra notre étude par une meilleure caractérisation phénotypique et physiopathologique de cette maladie rare systémique.

2- Favoriser l’émergence et l’accès à l’innovation. La compréhension physiopathologique est un pré requis à l’innovation thérapeutique, actuellement inexistante dans cette pathologie.

3- Améliorer le parcours de soin. La caractérisation phénotypique de nos patients permettra d’adapter leur suivi et leur prise en charge de façon raisonnée et argumentée

4- Former les professionnels de santé et sociaux à mieux identifier et prendre en charge les maladies rares. La publication de nos résultats contribuera à cet objectif.

5- Il est également précisé dans le PNMR3, la nécessité de « Conforter le rôle moteur de la France dans la dynamique européenne », ce que nous nous attachons à faire en proposant une étude novatrice impliquant plusieurs équipes d’Université Paris Cité.

*Plan National Maladies Rares année 3. En Europe, les maladies rares concernent environ 25 millions de personnes. Depuis 2004 et le lancement de 3 plans successifs, la France a mis en place un dispositif unique pour accompagner près de 3 millions de nos concitoyens atteints par une maladie rare et leur entourage.

Quels sont les bénéfices à court/moyen/long terme sur la (les) population(s) ciblée(s) ?

Pour les patients, ce projet permettra de modifier la prise en charge en intégrant :

–  A court terme : une prise en charge pluridisciplinaire précoce des patients qui sont à l’heure actuelle uniquement suivis pour leur atteinte dentaire, avec un suivi rénal et vasculaire non codifié, compte-tenu de connaissances limitées concernant les atteintes extra dentaires dans cette pathologie.

–  A moyen terme : la compréhension des mécanismes physiopathologiques impliquées dans les calcifications ectopiques

–  A long terme : la possibilité de pistes thérapeutiques spécifiques, jusqu’à présent inexistantes, le seul traitement proposé actuellement consistant en une prise en charge esthétique et fonctionnelle des anomalies dentaires mais aussi le bénéfice attendu d’un dépistage précoce d’une atteinte rénale et/ou vasculaire avec mise en place d’un suivi ultérieur dans des centres spécialisés.

[SAUVER LA VIE 2023] Enseignement de la Médecine Génomique par le digital learning interactif : application aux pathologies du neurodéveloppement

Rencontre avec Pr Valérie Malan et Dr Thomas Courtin – Unité fonctionnelle Neurodéveloppement, Neurologie, Métabolisme, Mitochondries » Service de Médecine Génomique des Maladies Rares du Pr Serge Romana, Fédération de Médecine Génomique du Pr Anne-Paule Gimenez-Roqueplo – Hôpital Necker Enfants Malades - Université Paris Cité

Quel est le contexte général qui a donné naissance à ce projet ?

L’ère Covid a bouleversé les habitudes de vie et de travail, renforçant les pratiques en distanciel. Ainsi, l’apprentissage numérique s’est imposé comme une modalité de formation efficace et réactive. Durant, cette période, le digital learning utilisant le numérique et ses outils à des fins pédagogiques s’est considérablement développé. Par ailleurs, l’activité hospitalière et administrative de tout praticien médical est devenue de plus en plus chronophage, ne lui laissant que très peu de temps pour lire et se tenir informé des publications les plus pertinentes et récentes de sa spécialité. Dans ce contexte, de nouveaux supports pédagogiques sont à proposer sous une forme adaptée à l’e-learning.

L’objet de notre projet consiste en la mise en place d’un apprentissage numérique dédié à l’enseignement de la médecine génomique des troubles du neurodéveloppement en utilisant deux nouveaux types de documents en ligne.

En quoi consiste votre projet ? 

Notre projet permet la création et la diffusion de nouveaux supports d’apprentissage.

-Une « Bibliographie Médicale Commentée» comprenant une sélection d’articles organisés par thématiques et accompagnés d’un commentaire oral expliquant leur contenu et les figures dans le domaine de la « Génomique des Troubles du Neurodéveloppement »

-Des documents en ligne interactifs (3 Minutes pour Comprendre) apportant des réponses d’experts concises à des questions en lien avec les aspects biologiques et cliniques de la médecine génomique des troubles du neurodéveloppement.

Découvrir le premier numéro consacré à l’ACPA (Analyse Chromosomique sur Puce à ADN)

Nous envisageons de mettre en ligne, d’ici début 2024, 5 ouvrages de Bibliographie Commentées et Illustrées(sur 5 thématiques incluant 4 articles par thèmes) ainsi que 8 publications de formats courts « 3 Minutes pour Comprendre ».

En quoi est-ce innovant ?

C’est innovant par plusieurs aspects.

Le premier aspect est la mise en place d’un contenu de référence en médecine génomique. Un premier test de Bibliographies Commentées et Illustrées concluant a déjà été réalisé fin 2022, il est disponible via ce lien : https://acpa-achropuce.com/bibliographie-commentee/ Ces ouvrages en préparation sont destinés aux étudiants en santé, aux généticiens et médecins qui s’intéressent à la médecine génomique et aux troubles du neurodéveloppement (pédiatres, psychiatres/pédopsychiatres, neurologues, médecins généralistes…).

Le second aspect est l’élaboration des formats courts qui apporteront sous une forme concise un éclairage d’experts sur des points précis. Ce choix de format s’explique par la possibilité d’une lecture efficace et rapide, d’une navigation ludique mais aussi d’un apprentissage simplifié. Ce format Question/Réponse sera adapté à différents niveaux d’expertise (étudiants, personnels médicaux généticiens et non généticiens, personnels paramédicaux).

Un autre aspect réside dans la haute qualité graphique des documents en ligne qui pourront être intégrés par les enseignants dans les cours magistraux.

Enfin, il n’existe pas de supports pédagogiques de ce type mis à la disposition du plus grand nombre élaborés par une université en langue française

Quel peut-être l’impact d’un tel projet ? 

L’information des praticiens, en temps quasi réel, des avancées les plus récentes est importante dans le domaine de la médecine génomique des troubles du neurodéveloppement. Elle permettra de faciliter le diagnostic, d’éviter l’errance diagnostique du patient et d’optimiser sa prise en charge.

Les étudiants auront accès à une information plus compréhensible et synthétique sur ce sujet.

[SAUVER LA VIE 2023] Impact du déroulement de l’accouchement sur le risque de dépression du post-partum : Étude nationale en population à partir des données de l’enquête nationale périnatale 2021

Rencontre avec le Pr Camille Le Ray - INSERM U 1153, CRESS, équipe EPOPé, Université Paris Cité

Quel est le contexte général qui a donné naissance à ce projet ?

Pour la 1ère fois en 2021, l’Enquête Nationale Périnatale a permis d’estimer la fréquence de la dépression du post-partum en France, qui touche 16.7% des femmes, à 2 mois du post-partum.

Comprendre les déterminants associés à la dépression du postpartum est primordial pour pouvoir mettre en place des actions ciblées, prévenir sa survenue chez les patientes à risque et mieux dépister cette pathologie, qui impacte les femmes mais également leurs enfants, et plus globalement l’ensemble de leur famille. Dans certains cas la dépression du post-partum (DPP) peut conduire à une tentative de suicide, 1ère cause de mortalité maternelle dans notre pays.

Certains déterminants de la DPP, tels que les antécédents maternels psychiatriques sont bien connus, en revanche d’autres restent à étudier. En particulier, l’impact du déroulement de l’accouchement et des complications survenant au cours de l’accouchement sur la survenue de la DPP a fait l’objet de peu d’études, et aucune, à notre connaissance, en population, à l’échelle nationale.

En quoi consiste votre projet ? 

L’objectif de ce projet est d’étudier, à partir des données de l’enquête nationale périnatale (ENP) 2021, comment le déroulement de l’accouchement influence le risque de survenue de DPP, en utilisant les données :

>Du questionnaire à la naissance de l’ENP 2021 qui comprend en plus des caractéristiques sociodémographiques et des antécédents des femmes, des données sur le déroulement exact de son accouchement et les complications survenues

>Du questionnaire à 2 mois de l’ENP 2021 qui comprend une échelle standardisée validée en français permettant d’identifier les femmes présentant une dépression du post-partum

>Des données du Système National des Données des Santé, appariées à la base de ENP 2021, qui comprend les hospitalisations en psychiatrie et les consommations de médicaments psychotropes avant et pendant la grossesse et durant l’année suivant l’accouchement.

Ce projet se déroulera au sein de l’équipe EPOPé, responsable de mise en œuvre et de traitement de l’ENP 2021.  Un statisticien sera dédié à la réalisation des analyses. L’élaboration du plan d’analyse, l’interprétation des données et la rédaction des résultats seront multidisciplinaires (épidémiologiste, obstétricien, sage-femme, psychiatre).

En quoi est-ce innovant ?

L’ENP 2021, enquête dont je suis la responsable scientifique, s’est déroulée dans toutes les maternités françaises en mars 2021 (www.enp.inserm.fr). Ses données, recueillies en population, sont représentatives de l’ensemble des femmes qui accouchent dans notre pays et représentatives des pratiques médicales autour de l’accouchement en France. Les évolutions de l’ENP 2021, par rapport aux précédentes ENP, à savoir la mise en place d’un suivi à 2 mois et l’appariement aux données du SNDS, sont des innovations qui permettent pour la 1ère fois en France d’estimer la fréquence de la dépression du post-partum, en population, à l’échelle nationale.

Le suivi à 2 mois de l’ENP 2021 a montré que 16.7% des femmes accouchant dans notre pays, présentaient une dépression du post-partum, évaluée à partir d’une échelle standardisée validée en français, l’Edimbourg Postpartum Depression Scale (EPDS). Les facteurs influençant la survenue de cette pathologie doivent maintenant être étudiés spécifiquement. Le déroulement de l’accouchement et ses complications sont potentiellement un facteur de risque important de survenue de dépression du post-partum. L’ENP 2021 a permis le recueil de données précises sur le déroulement de l’accouchement et ses complications. Ces deux types de données très spécifiques à la fois du facteur d’exposition (déroulement de l’accouchement et de ses complications) et de l’outcome (dépression du post-partum) dans une même base de données est inédite et permettra d’obtenir des résultats innovants jusqu’alors jamais publiés. De plus, la méthodologie statistique utilisée, prenant en compte et quantifiant les facteurs intermédiaires grâce à des analyses de médiations, est également innovante.

Enfin, l’appariement de la base ENP 2021 aux données du SNDS, réalisée pour la 1ère fois en 2021, permettra également d’étudier l’association entre le déroulement de l’accouchement et ses complications et la survenue d’une dépression du post-partum à travers la consommation de soins en psychiatrie et la consommation de psychotropes chez les femmes incluses dans l’ENP 2021 durant la 1ère année suivant leur accouchement. De telles analyses n’ont jamais été réalisées dans notre pays.

Quel peut-être l’impact d’un tel projet ? 

Le dernier rapport de l’enquête confidentielle sur les morts maternelles a mis en évidence que le suicide était la 1ère cause de mort maternelle dans notre pays. Identifier les déterminants de la dépression du post-partum est primordial pour diminuer la fréquence de cette pathologie qui impacte un grand nombre de femmes (16,7% des 750 000 femmes accouchant/an dans notre pays), et à travers elles, également leurs enfants et leur conjoint. Le retentissement global de cette pathologie est actuellement sous-estimé.

Comprendre comment le déroulement de l’accouchement impacte la survenue de la dépression du post-partum permettra de mieux prendre en charge les femmes, de mieux identifier les femmes à risque, et ainsi d’améliorer leur santé mentale, leur bien-être et celui de leurs enfants et de leur famille.

Quels sont les bénéfices à court/moyen/long terme ?

Améliorer la compréhension des facteurs influençant la DPP permettra d’améliorer la santé mentale des femmes en postpartum dans notre pays. La mortalité par suicide lors de la 1ère année post-partum, pourrait ainsi également diminuer. Par ailleurs, considérant que la DPP impacte la santé mentale des femmes tout au long de leur vie, les bénéfices escomptés ne concernent pas uniquement la période du post-partum pour les femmes.

Améliorer la santé mentale des femmes en post-partum permettra également d’améliorer les liens mères-enfants, altérés en cas de dépression maternelle, et ainsi d’améliorer le développement neurocognitif et psycho-affectif des enfants.

Enfin, l’impact de la dépression maternelle sur la santé mentale des conjoints fait l’objet de très peu d’études. Mais l’amélioration de la prise en charge de la DPP maternelle pourrait également impacter positivement la santé mentale des conjoints.

[SAUVER LA VIE 2023] Caractérisation de la stéroïdogénèse des tumeurs de la corticosurrénale par la confrontation des profils stéroïdiens sériques et tumoraux aux données du transcriptome tumoral 

Rencontre avec Dr Fidéline Bonnet-Serrano - Service de Génomique et Signalisation des Tumeurs Endocrines, Institut Cochin – Université Paris Cité

Quel est le contexte général qui a donné naissance à ce projet ?

Les différents types de tumeurs de la corticosurrénale* (bénignes, malignes, unilatérales et bilatérales) se caractérisent pour la plupart par des anomalies de la stéroïdogenèse surrénalienne plus ou moins symptomatiques et plus ou moins évidentes sur les dosages biologiques réalisés en routine. En effet, les dosages de stéroïdes réalisés classiquement sur le plasma ou dans les urines ne représentent qu’un reflet indirect du processus de stéroïdogenèse à la fois surrénalienne et gonadique.

*La corticosurrénale fabrique trois types d’hormones. Le cortisol, hormone du stress par excellence, intervient dans le métabolisme des glucides, des lipides, des protéines et l’inhibition de certaines réponses immunitaires. L’aldostérone s’occupe de gérer les mouvements de sodium et de potassium  au niveau du rein. Les androgènes sont des hormones sexuelles, impliquées notamment dans le développement de la pilosité. Les hommes possèdent une sécrétion supplémentaire d’androgènes grâce à leurs testicules, ce qui explique leur pilosité plus développée.

En quoi consiste votre projet ? 

Notre projet a pour but d’étudier la stéroïdogenèse* surrénalienne dans les différents types de tumeurs de la corticosurrénale à l’aide des échantillons biologiques et tissulaires disponibles dans le cadre de la collaboration de notre unité avec le service Endocrinologie de l’Hôpital Cochin, centre de références des maladies de la surrénale. Les données des profils stéroïdiens sériques et tissulaires (LC-MS/MS) seront confrontées au transcriptome tumoral déterminé en RNA Seq, à la recherche de nouvelles signatures.

* La stéroïdogenèse est un processus biochimique complexe qui se déroule principalement dans les surrénales et les gonades. Elle consiste en différentes étapes de conversion enzymatique à partir du cholestérol pour aboutir à la production des principaux stéroïdes bioactifs. Ces hormones stéroïdiennes jouent un rôle essentiel dans diverses fonctions biologiques, telles que le métabolisme énergétique, l’équilibre hydrosalin, la reproduction, la croissance et la réponse au stress. La régulation de la stéroïdogenèse est donc cruciale pour assurer le bon fonctionnement de l’organisme.

En quoi est-ce innovant ?

La caractérisation de la stéroïdogenèse des tumeurs de la corticosurrénale* s’est jusqu’à présent basée sur des approches indirectes qui présentent plusieurs inconvénients : d’une part, l’absence de distinction entre la participation relative des surrénales et des gonades aux taux circulants mesurés et d’autre part, l’impossibilité d’étudier spécifiquement la synthèse de stéroïdes par les cellules tumorales indépendamment des processus de sécrétion et du catabolisme secondaire de ces molécules. Nous avons récemment mis au point une méthode d’extraction des stéroïdes directement à partir du tissu surrénalien qui nous permet de déterminer le profil stéroïdien intratissulaire. Les premiers résultats obtenus sur différents types de tumeurs de la corticosurrénale sont prometteurs. Cette approche constitue réellement une mesure inédite de la production de stéroïdes par les cellules corticosurrénaliennes.

*Les tumeurs de la corticosurrénale peuvent être à l’origine de troubles endocriniens de type : syndrome de Cushing (excès de cortisol responsable d’une obésité facio-tronculaire et d’un syndrome métabolique associés à des signes hypercataboliques : amyotrophie, fragilité cutanée,…), hyperaldostéronisme primaire (responsable d’une hypertension artérielle associée à une hypokaliémie) et d’une hyperandrogénie (acné, hirstutisme,…).

Quel peut-être l’impact d’un tel projet ? 

Étudier ces nouveaux dosages et les confronter au transcriptome tumoral devrait permettre d’identifier de nouvelles signatures tumorales. Notre objectif est de développer dans un second temps de nouveaux biomarqueurs diagnostiques et/ou pronostiques des différents types de tumeurs de la corticosurrénale, facilement accessible en routine. Une meilleure compréhension des mécanismes à l’origine de l’hypersécrétion de stéroïdes par la tumeur devrait également permettre d’identifier de nouvelles cibles thérapeutiques avec la perspective de développer de nouvelles molécules à visée anti-sécrétoire. Par ailleurs, cette méthode de dosage de stéroïdes intra-tissulaires pourrait également être appliquée à d’autres

lésions tumorales, en particulier les cancers hormono-dépendants comme le cancer de la prostate avec en perspective une meilleure compréhension des mécanismes de résistance à l’hormonothérapie.

Quels sont les bénéfices à court/moyen/long terme ?

A court terme : identification de biomarqueurs diagnostiques et/ou pronostiques des différents types de tumeurs de la corticosurrénale.

A moyen terme : développement de nouvelles molécules à visée anti-sécrétoire

A long terme : application de la méthodologie à d’autres types de lésions tumorales (cancers hormono-dépendants)

[SAUVER LA VIE 2023] Caractérisation des cancers développés sur fibrose pulmonaire et de leur microenvironnement par une approche de transcriptomique spatiale 

Rencontre avec le Dr Nicolas Poté - Département de Pathologie, Hôpital Bichat ; INSERM UMR 1152/Université Paris Cité (équipe du Pr Crestani : « Inflammation et fibrogénèse pulmonaires »). - Lauréat AAP SLV 2023, catégorie « Oncologie »

En quoi consiste votre projet ? 

L’objectif de ce projet est d’étudier, par une approche de transcriptomique spatiale, le transcriptome des cancers pulmonaires développés sur fibrose et de leur microenvironnement, afin d’identifier les voies de signalisation impliquées dans la carcinogénèse sur fibrose pulmonaire.

En quoi est-ce innovant ?

Les cancers développés sur fibrose pulmonaire ont un pronostic extrêmement sévère, en raison du nombre limité d’options thérapeutiques. De plus, les mécanismes impliqués dans la carcinogénèse sont mal connus. Ainsi, une meilleure caractérisation moléculaire de ces cancers et de leur microenvironnement pourrait permettre d’identifier de nouvelles voies de signalisation dérégulées et potentiellement ciblables par des thérapies. L’analyse par transcriptomique spatiale est une technologie innovante, permettant une étude in situ du transcriptome. Cette approche est particulièrement relevante pour ce projet, en raison de la complexité du tissu tumoral et du tissu fibreux, dans lesquels différents types cellulaires sont étroitement intriqués.

Quel peut-être l’impact d’un tel projet ? 

Ce projet pourrait permettre d’identifier, chez les patients avec fibrose pulmonaire, les voies de signalisations associées à la progression des lésions précancéreuses vers le cancer. Ces voies de signalisation et de potentielles cibles thérapeutiques pourraient être par la suite étudiées dans les modèles pré-cliniques (in vitro et in vivo) développés dans l’équipe .

Quels sont les bénéfices à court/moyen/long terme ?

Bénéfices à court terme : ce projet pourrait permettre l’identification de marqueurs associés à la carcinogénèse pulmonaire sur fibrose et ainsi permettre d’identifier, chez les patients atteints de fibrose pulmonaire, ceux à risque de développer un cancer.

Bénéfices à moyen/long terme : ces travaux fondamentaux pourraient permettre d’identifier de nouvelles cibles thérapeutiques et ainsi ouvrir la voie au développement de nouvelles thérapies.

DEATHERBANT, l’escape game pédagogique lauréat de l’appel à projet Sauver la Vie 2023

Faire découvrir les sciences, partager, s’amuser et apprendre autrement à Université Paris Cité. Le projet pédagogique de Maryline Moulin - Faculté des Sciences, UFR Sciences du Vivant

En quoi consiste votre projet ? 

Le projet est de proposer au sein d’Université Paris Cité un escape game pédagogique et scientifique ouvert à la fois aux étudiants, aux personnels et au grand public. Créée et développée par des étudiants de L2 SV/SVT, cette animation plonge les participants dans un laboratoire de recherche afin de trouver un antidote pour sauver la chercheuse Dr. Doupentier empoisonnée par une bactérie génétiquement modifiée. Des étudiants vacataires sont « maitres du jeu » pour accompagner les participants à travers cette expérience unique lors des étapes de briefing, jeu-énigmes, et débriefing.

En quoi est-ce innovant ?

Il s’agit de mettre en lumière une nouvelle approche du milieu scientifique par le jeu. Cette animation ludique permet d’immerger les participants dans un « laboratoire de recherche » dans lequel ils devront résoudre un certain nombre d’énigmes pour arriver à trouver une solution. La résolution de l’escape game DEATHERBANT ne sert pas à sortir de la pièce mais ici à trouver un antidote pour sauver une vie, celle du Dr. Jeanne Doupentier, qui est la combinaison des noms des 2 prix Nobels de Chimie 2020 Jennifer Doubna et Emmanuelle Charpentier, pour leur découverte de la technique de CRISPR- Cas9.

Quel peut-être l’impact d’un tel projet ? 

La première partie du projet (mai-juin 2023) permettra d’amener les étudiants, personnels et grand public dans un laboratoire de recherche, les faire « travailler » ensemble pour la résolution de l’escape game (importance de la communication), faire réfléchir sur ce qu’est un bon scientifique, sur la recherche et faire découvrir le résultat d’un enseignement innovant (à savoir la création d’un escape game pédagogique et scientifique).

La deuxième partie du projet (1er semestre 2023/2024) est de faire créer un nouvel escape pédagogique et scientifique avec des étudiants de L2 SVT/SV de l’UFR Sciences du Vivant.

Quels sont les bénéfices à court/moyen/long terme ?

L’escape game DEATHERBANT permettra la découverte immersive d’un laboratoire scientifique et une partie du fonctionnement de la recherche dont la démarche et la rigueur scientifique. De plus, cette animation permettra une meilleure visibilité de ce que peut proposer l’Université en terme de pédagogie innovante, avec la gestion de projet de A à Z par des étudiants de L2.

Utilisés pour de la cohésion d’un groupe ou tout simplement pour faire un jeu autour des sciences, les escapes games pédagogiques permettent en plus d’apporter la dimension interactive, la découverte ou re-découverte de connaissances ici des sciences, sous un format amusant et stimulant.

Inscriptions ouvertes pour participer à l'escape game

Nous vous invitons à venir tester l’escape game pédagogique et scientifique : DEATHERBANT !!

Du 25 mai au 15 juin, une expérience « vitale » vous attend à Université Paris Cité dans les salles de TP du bâtiment Lamarck 😉

Une enquête est ouverte au laboratoire Deméterre spécialisé dans la recherche agricole. Il est question de désherbant, de bactéries génétiquement modifiées mais surtout d’empoisonnement. L’affaire s’avère mystérieuse et compliquée.

Nous avons besoin de votre aide pour trouver un antidote pour sauver la chercheuse Dr. Doupentier.

Il ne reste plus qu’à vous inscrire, ici !!!

[Sauver la Vie 2023] – Les lauréats de l’Appel à projets sont nommés

Félicitations aux 9 lauréats du 7ème Appel à projets Sauver la Vie

Le programme de financement « Sauver La vie » mis en place en 2016 a déjà permis le soutien de nombreux projets de recherche clinique, mais aussi en oncologie et en innovation pédagogique.

Toujours plus nombreux et enthousiastes, les chercheurs de la Faculté de Santé d’Université Paris Cité ont été plus de 50 à présenter leurs projets visant à accélérer la recherche, innover dans les formations, trouver de nouvelles pistes thérapeutiques. 

La Fondation Université Paris Cité est heureuse d’apporter son soutien à :

3 projets de recherche clinique

Pr Elise BOUDERLIQUE / Caractérisation phénotypique rénale et vasculaire des patients atteints du syndrome Email/rein dû à un variant pathogène du gène FAM20A et étude physiopathologique des calcifications ectopiques. 

Pr Camille LE RAY /Impact du déroulement de l’accouchement sur le risque de dépression du post-partum : Etude nationale en population à partir des données de l’enquête nationale périnatale 2021

Lire l’interview 

Pr François-Xavier MAUVAIS /Comparaison des performances prédictives de l’EEG haute-résolution couplé ou non à l’IRM cérébrale fonctionnelle de repos sur le devenir neurologique post-opératoire des enfants avec une épilepsie focale pharmacorésistante 

3 projets de recherche en oncologie

Pr Fidéline BONNET-SERRANO /Caractérisation de la stéroidogénèse des tumeurs de la corticosurrénale par la confrontation des profils stéroidiens sériques et tumoraux aux données du transcriptome tumoral

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Nicolas POTÉ / Caractérisation des cancers développés sur fibrose pulmonaire et de leur microenvironnement par une approche de transcriptomique spatiale

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Juliette ROCHEFORT / L’intelligence artificielle dans la détection et le diagnostic précoce des cancers oraux 

3 projets d’innovation pédagogique

Valérie MALAN / Enseignement de la médecine génomique par deep Learning interactif : application aux pathologies du neurodéveloppement

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Grégory JULES / PICTURE: développement d’une plateforme de simulation virtuelle pour l’enseignement interdisciplinaire de l’imagerie multimodale

Maryline MOULIN / Faire découvrir les sciences, partager, s’amuser et apprendre autrement à l’Université Paris Cité 

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Rendez-vous prochainement dans nos actualités et sur nos réseaux sociaux pour découvrir plus en détails les projets lauréats !

Les Mutuelles Axa soutiennent la chaire Aging UP !

Les Mutuelles Axa s'engagent pour étudier les conséquences économiques du vieillissement, l’efficacité des politiques du grand âge et l’organisation de l’offre de soins grâce à la chaire Aging UP ! portée par le Pr Thomas Rapp

A propos du programme santé du Mécénat des Mutuelles AXA

Dans le prolongement naturel de son métier d’assureur et en complément de ses actions traditionnelles de mécénat en faveur de la solidarité, de l’environnement et des territoires, AXA France s’engage depuis juillet 2022 dans un mécénat scientifique ambitieux au niveau national, financé par les Mutuelles.

Doté d’un budget de 45 millions d’euros sur 3 ans, ce nouveau programme a pour ambition de permettre des avancées significatives en matière de santé à la fois pour la jeunesse (maladies génétiques, infections, mort subite du nourrisson et troubles de l’apprentissage et du développement) et le grand âge (perte d’autonomie et les maladies neurodégénératives) et de porter des programmes de formation d’excellence à destination de jeunes scientifiques.

Au travers le soutien pluriannuels à des institutions françaises, le programme permet d’accélérer l’innovation en matière de recherche, de prévention, d’éducation à la santé, de prise en charge des patients et de formation d’excellence.

Pourquoi l’entreprise AXA, a-t-elle décidé d’ajouter un 4ème axe de mécénat sur la santé ?

La raison d’être d’AXA est d’agir pour le progrès humain pour protéger ceux qui comptent. Le progrès humain consiste à améliorer les conditions de vie de tous, pour vivre et vieillir en meilleure santé.
La crise sanitaire a renforcé le manque de financement dans la recherche. Elle a mis en évidence un besoin d’accompagner les personnes les plus vulnérables et la nécessité de soutenir la recherche médicale et la formation. C’est un programme ambitieux et impactant a pour objectif d’accélérer l’innovation en matière de recherche, de thérapie, de prévention, d’éducation à la santé, et d’amélioration de la prise en charge des patients.

Pourquoi est-ce que AXA a choisi de s’intéresser spécifiquement à la jeunesse et au grand âge ?

Les thématiques choisies dans le cadre de notre programme sont liées aux deux extrémités de la vie et font résonnance à notre métier d’assureur.
AXA souhaite également agir pour la santé de demain et permettre l’émergence d’une génération de jeunes chercheurs experts, en leur donnant les moyens d’accéder à des formations d’excellence, et ainsi faire rayonner la recherche. 

« AXA est désormais l’un des premiers mécènes de la santé en France. Au travers de nos appels à projet, nous soutenons des centres de recherche partout en France. Les projets que nous soutenons ont en grande partie l’objectif de faire progresser l’enjeu de la prévention et portent sur les maladies infantiles, les maladies liées à l’âge et la formation des jeunes chercheurs pour inventer la médecine de demain. Certains d’entre eux permettront également de révéler des molécules thérapeutiques prometteuses pour les futurs traitements des Français. »

SAUVER LA VIE – Appel à projets 2023

Un appel à projets auprès des chercheurs d'UPCité pour améliorer la santé de demain, tant dans la prise en charge à l’hôpital qu’à domicile, avancer dans la détection précoce des maladies, assurer une meilleure prévention et permettre des formations de pointe aux personnels de santé.

Depuis 2016, la Fondation Université Paris Cité et ses mécènes soutiennent les projets innovants des enseignants-chercheurs de la Faculté de Santé d’Université Paris Cité. Cet appel à projets récompense :

  • 3 projets de recherche clinique financés chacun à hauteur de 20 000 euros

  • 2 projets de recherche en immuno-oncologie financés chacun à hauteur de 20 000 euros

  • 3 projets d’innovation pédagogique financés chacun à hauteur de 15 000 euros

La date limite de dépôt des candidatures est fixée au 7 mars 2023. Le jury se réunira courant avril.

Toutes les réponses à vos questions se trouvent dans le dossier de candidature disponible en téléchargement. 

 

[Appel à Projets Sauver la Vie] Le projet lauréat du Dr Louis Marcellin

Le Dr Louis Marcellin, lauréat d'un jury exceptionnel Sauver la Vie, présente son projet permettant de mieux faire comprendre la douleur aux patientes atteintes d'endométriose.

Quel est le contexte général qui a donné naissance à ce projet ? 

L’endométriose est une pathologie gynécologique chronique fréquente qui touche 10% des femmes en âge de procréer, responsable de façon variable de douleurs pelviennes et d’infertilité avec un impact psychosocial considérable. Elle est définie par l’implantation de tissu endométrial (glande et stroma) en dehors de la cavité utérine. Les progrès effectués en imagerie gynécologique (échographie vaginale, imagerie par résonance magnétique — IRM) permettent aujourd’hui de faire le diagnostic de l’endométriose sans recourir à une cœlioscopie.

Qu’est-ce que le projet ENDOMAG ? 

Dans l’endométriose, l’anatomie est particulièrement remaniée impliquant des processus de neuro-

angiogénèse à l’origine d’une perturbation des réseaux nerveux pelviens qui participeraient aux mécanismes de la douleur. Lorsqu’un acte chirurgical est envisagé, l’imagerie préopératoire est cruciale pour prévoir une atteinte du plexus hypogastrique, et d’éventuelles complications chirurgicales engageant le pronostic fonctionnel.

Les séquences de diffusion en IRM (IRMd) permettent, à l’aide d’algorithmes de tractographie, de visualiser les fibres nerveuses. Une reconstruction 3D des organes et des trajets nerveux grâces à l’IA et à des algorithmes entrainés est possible. L’étude vise à appliquer un traitement d’images par résonance magnétique réalisées chez des patientes potentiellement atteintes d’endométriose, ayant des douleurs pelviennes chroniques et/ou une infertilité inexpliquée et/ou des saignements utérins anormaux et/ou une masse pelvienne.

Objectif principal :

  • Création d’une base de données d’images du pelvis féminin afin d’améliorer les algorithmes d’IA pour la modélisation 3D de l’appareil génital adulte et du système nerveux pelvien chez les femmes sans et avec endométriose.

Objectifs secondaires :

  • Montrer qu’il existe une désorganisation nerveuse entre les femmes avec endométriose et les femmes sans endométriose,

  • Évaluer la corrélation entre la localisation des lésions d’endométriose et/ou la désorganisation du plexus nerveux pelvien et la symptomatologie clinique,

  • Évaluer la satisfaction des patientes sur les informations délivrées par cette modélisation.

En quoi est-ce innovant ? 

A ce jour, la reconstruction 3D automatisée par lA des organes pelviens et du tractus nerveux pelvien à l’aide de séquences d’IRM n’a fait l’objet que de rares études de cas. Cette étude devrait permettre de montrer qu’il existe une désorganisation nerveuse pelvienne chez des femmes atteintes d’endométriose et qu’elle est corrélée aux douleurs. Une telle corrélation serait une avancée majeure dans la compréhension de la physiopathologie. Elle permettrait également de préciser les rapports anatomiques pelviens des lésions et anticiper des risques neurologiques du traitement chirurgical.

Quel peut-être l’impact d’un tel projet sur notre santé et celle de nos proches ? 

La corrélation de la désorganisation neuronale pelvienne à la douleur en cas d’endométriose et la cartographie précise des lésions et de leurs rapports anatomiques pelviens permettra d’apporter une explication de la douleur aux patientes, étape clé dans le traitement de la douleur chronique, d’adapter les traitements antalgiques, d’orienter les femmes vers des stratégies de prise en charge paramédicale complémentaire (kinésithérapie, hypnose, acupuncture, ostéopathie) et d’expliquer aux patientes les risques d’une chirurgie pelvienne ayant un impact fonctionnel potentiel.

Quels sont les bénéfices à court/moyen/long terme sur la (les) population(s) ciblée(s) ?

Les bénéfices attendus pour les patientes de ce projet sont :

  • La compréhension de la douleur en lien avec les remaniements nerveux,

  • L’identification des risques neurologiques préopératoires,

  • L’identification des femmes potentiellement à risque d’échec du traitement chirurgical sur la douleur.