CATH-GE, Conservative treatment of CATHeter-related infections with Gentamicine/Edta

L’infection du cathéter dans 5 à 10% des cas

Plus de 380,000 nouveaux cas de cancers sont diagnostiqués tous les ans en France. La majorité de ces patients aura besoin d’un cathéter de longue durée pour le traitement du cancer ou de ses symptômes.

De plus, plusieurs milliers de personnes nécessitent de tels cathéters durant plusieurs mois ou années pour recevoir une nutrition « parentérale », c’est à dire par voie intra-veineuse.

L’utilisation de ces cathéters peut se compliquer dans 5 à 10% des cas d’une contamination par des bactéries particulièrement difficiles à éradiquer, ce qui impose souvent de retirer le cathéter des patients. L’impact sur la prise en charge cancérologique ou nutritionnelle des patients est majeur.

Une équipe pluridisciplinaire aux commandes

David Lebeaux (Hôpital européen Georges-Pompidou), Jean-Marc Ghigo et Christophe Beloin (Institut Pasteur), Fabrice Pirot (hôpital E.-Herriot, Hospices civils de Lyon, plateforme Fripharm, Lyon) et leurs équipes, le centre de recherche translationnelle de l’Institut Pasteur (F. Taieb, C. Artaud, O. Gelpi), Matthieu Lafaurie (hôpital Saint-Louis), Raphaël Lepeule (Henri-Mondor) ont pour dessein d’améliorer le traitement de ces patients fragiles en réduisant le recours à l’ablation du cathéter. Le traitement qu’ils proposent pourrait être utilisé sur une vaste population : patients atteints d’un cancer, patients insuffisants rénaux dialysés ou nécessitant une assistance nutritionnelle intraveineuse.

Réduire le recours à l’ablation du cathéter

Dernièrement, cette équipe pluridisciplinaire a démontré en laboratoire qu’un traitement original  permettait d’éradiquer ces bactéries sans retirer le cathéter. Ce traitement associe un antibiotique fortement concentré (gentamicine) à l’EDTA (une molécule qui fragilise les bactéries lorsqu’elles sont agglutinées à la surface d’un cathéter).

Durant l’étude clinique CATH-GE, les chercheurs ont évalué les effets du traitement développé et ils prévoient d’inclure un plus grand nombre de patients souffrant d’une infection liée à un cathéter de longue durée. Un patient reçoit pendant 10 jours le traitement gentamicine/EDTA dans son cathéter (traitement local), associé à des antibiotiques en perfusion puis par voie orale. Ils sont étroitement surveillés afin d’évaluer leur tolérance mais également afin de mesurer la fréquence de guérison après la fin du traitement.

Pourquoi soutenir ce projet ?

Ce traitement optimisé a pour principale finalité d’éviter l’ablation du cathéter et donc d’améliorer la prise en charge globale des patients. Il peut être utilisé sur une vaste population : patients atteints d’un cancer, patients insuffisants rénaux dialysés ou nécessitant une assistance nutritionnelle intra-veineuse.

La première étude clinique a livré des données préliminaires encourageantes.

Les chercheurs porteurs du projet veulent désormais fluidifier cette démarche, élargir le spectre de la recherche sur un plus grand nombre de patients et mener une étude comparative afin d’apporter encore plus de certitudes sur la tolérance et l’efficacité du traitement.