Expédition GRAAL : Repousser les limites de l’analyse des aérosols.

Détecter et étudier les nanoparticules présentes dans les glaces

Des contaminants métalliques sont parfois émis dans l’air, les eaux et les sols sous forme nanoparticulaire par des processus naturels (volcans, érosion) ou humains (émissions du trafic et combustion des énergies fossiles, exploitations minières et raffineries de métaux). Il a ainsi été prouvé que ces activités produisaient des nanoparticules pouvant être transportées sur de grandes distances.

L’expédition GRAAL vise à détecter et étudier ces nanoparticules transportées par voie atmosphérique et accumulées dans la glace du Groenland, dans des zones supposément éloignées et préservées.

Collecter la glace à différentes profondeurs

Contrairement aux expéditions scientifiques classiques où les carottes sont prélevées de la surface vers les profondeurs, les scientifiques vont cette fois descendre directement dans les « moulins », ces crevasses élargies par l’eau de fonte, accompagnés de spéléologues et de guides de haute montagne. De petites carottes horizontales de 20 cm vont ensuite permettre d’accéder aux différentes couches de glace.

Les échantillons prélevés permettront aux scientifiques de l’IPGP d’obtenir un ensemble de données complet et une vision globale essentielle pour retracer les sources de nanoparticules, l’objectif de l’étude.

Une exploration sportive intra-glaciaire

La complexité des explorations scientifiques glaciaires et sous-glaciaires nécessite des techniques alliant la spéléologie et l’alpinisme. La connaissance de ces milieux très hostiles est indispensable pour réussir de telles missions. Les campagnes d’exploration menées au Groenland depuis 1989 ont déjà permis par certains membres de l’expédition GRAAL IV d’atteindre la profondeur de -173m, soit le record du monde, à l’intérieur de l’Inlandsis. 

L’expédition se déroulera au Groenland, qui non seulement comporte le seul inlandsis (=région polaire) de l’hémisphère nord, mais est aussi situé à équidistance des mégalopoles européennes (axe Londres – Milan) et est-américaine (BosWash corridor, Boston – Washington). 

Sous la conduite de Serge AVIOTTE, Chef d’expédition ayant déjà mené 14 expéditions au Groenland – Association Spélé’Ice Exploration et dans le sillage des expéditions polaires de l’explorateur et ethnologue français Paul Emile VICTOR, l’équipe portée par Yann SIVRY sera composée de scientifiques de l’Institut de Physique du Globe de Paris – Université Paris Cité, de glacionautes (spéléologues glaciaires), d’un caméraman et d’un glaciologue des Associations française et Italienne « Spélé’Ice Exploration » et « Inside the Glaciers ».

L’expédition aura lieu à l’automne 2024.

Pourquoi soutenir ce projet ?

Les nouvelles connaissances acquises dans le cadre de ce projet seront cruciales non seulement pour l’étude et la compréhension des effets de l’homme sur les grands cycles naturels, mais aussi pour l’information et la protection du grand public concernant les différentes sources de nanoparticules et à terme pour la mise en œuvre de réglementations et de lois permettant de mitiger les disséminations humaines de particules.