Mère et enfants – Les inégalités sociales de santé maternelle et périnatale

Comprendre et réduire les inégalités sociales de santé maternelle et périnatale

Les inégalités sociales de santé en augmentation

Nos sociétés voient depuis plus d’une dizaine d’années se creuser les inégalités sociales et à celles-ci s’ajoutent des inégalités sociales de santé se manifestant par des indicateurs de santé qui peuvent être très différentes en fonction des catégories sociales considérées. Les comportements à risque, des prévalences variables de facteurs de l’accès aux soins, le niveau d’exposition à des toxiques environnementaux, de conditions de travail difficiles, des phénomènes de discriminations, participent à ces inégalités sociales de santé.

Les inégalités sociales de la santé maternelle et périnatale

En ce qui concerne la femme enceinte, la première conséquence observable de la précarité maternelle est l’insuffisance de suivi de grossesse. Le risque de mauvais suivi est ainsi multiplié en l’absence de couverture sociale par un facteur 4 à 40 en fonction de l’origine étrangère ou non et de l’âge à la conception.

Ces inégalités sociales de santé peuvent également se traduire par un risque d’anomalies congénitales, de prématurité ou de retard de croissance qui augmente à mesure que la catégorie sociale ou le niveau d’éducation maternelle diminue. Ces inégalités sont susceptibles d’avoir un impact sur la santé des enfants à plus long terme, voire des adultes qui pourraient, à leur tour, vivre dans des conditions précaires. A ces inégalités sociales de santé périnatale, s’ajoutent des inégalités de santé maternelle avec d’importantes disparités en termes de morbidité sévère et de mortalité maternelle. Aujourd’hui, les mécanismes de ces disparités de mieux en mieux décrites sont encore insuffisamment explorées et peu d’interventions visant à en réduire la magnitude ont été implémentées et testées.

Réduire les inégalités sociales de la santé maternelle et périnatale, un programme de recherche multidisciplinaire

Le programme de recherche de la FHUPrema sur cette thématique est un programme multidisciplinaire destiné à avoir des répercussions sur la pratique du soin et un impact sur les indicateurs de santé. 

Il rassemble des travaux spécifiquement dédiés à l’étude de ces inégalités, notamment :

  • La cohorte PreCARE rassemblant 10 400 femmes enceintes et centrée sur l’étude de l’association et les mécanismes liant les différentes composantes de la condition sociale maternelle et le risque maternel ou périnatal.
  • L’étude TRAJECTOIRES, étude multidisciplinaire rassemblant épidémiologistes et chercheurs en sciences sociales autour des trajectoires de santé des femmes enceintes en situation de précarité sociale.
  • L’étude interventionnelle Groups for Pregnancy qui vise à tester l’impact d’une nouvelle modalité de suivi prénatal pour les femmes dans les situations sociales les plus difficiles.
  • Le programme de recherche multidisciplinaire BiP (Biais implicites en périnatalité) qui explore le rôle des discriminations inconscientes dans le champ de la périnatalité.

Pour répondre au besoin de formation des professionnels de terrain confrontés à ces inégalités (médecins, sages-femmes, travailleurs sociaux ou associatifs…), un Diplôme Universitaire intitulé « Précarité, Santé maternelle, Santé périnatale » a été mis en place (Université de Paris).

Par votre soutien, vous contribuez à produire des connaissances pour comprendre comment se créent, se perpétuent et peuvent s’enrayer ces inégalités sociales de santé maternelle et périnatale ; vous permettez la diffusion de connaissances et de compétences aux acteurs de terrain, pour que l’équité en matière de santé devienne une réalité.

Le porteur du projet

Professeur de gynécologie obstétrique à l’Université de Paris et chef de service de la maternité Notre Dame de Bon Secours du Groupe Hospitalier Paris Saint Joseph où il exerce une activité clinique, Elie Azria est également chercheur en épidémiologie au sein de l’équipe de recherche en Epidémiologie Obstétricale, Périnatale et Pédiatrique (EPOPé – UMR 1153) où il travaille à la compréhension des mécanismes des inégalités sociales de santé maternelle et périnatale, ainsi qu’à l’identification de moyens pour réduire ces inégalités et favoriser l’accès aux soins des femmes qui sont dans les situations sociales les plus précaires. Dans ce cadre, il assure la direction scientifique de plusieurs programmes de recherche sur les inégalités sociales de santé dans le contexte de la périnatalité et collabore aux travaux du groupe de recherche international ROAM (Reproductive Outcomes and Migration, an international collaboration).

Elie Azria est président de la commission « Inégalités sociales de santé et parcours de soins » du Collège National des Gynécologues Obstétriciens Français.