La mission sur Mars « InSight » prolongée de 2 ans

La mission martienne InSight, dont le sismomètre SEIS a été développé à l’IPGP, est prolongée par la NASA de deux années, jusqu’en décembre 2022 avec un soutien financier élevé de la part de la NASA et du CNES pour les contributions françaises (sismomètre SEIS) et internationales qu’il coordonne.

InSight est la première mission consacrée à l’étude de la structure interne de la planète Mars. Entre autres outils scientifiques, elle comprend le sismomètre SEIS, pour détecter les « séismes martiens » et la station météorologique APSS, constituée des capteurs de mesure du vent, de la température et de la pression atmosphérique ainsi que d’un magnétomètre. Une nouvelle compréhension de Mars est apparue à la lumière des deux premières années de la mission InSight, révélant une planète vivante, théâtre de séismes, de tourbillons de poussière et d’étranges impulsions magnétiques.

Des conditions climatiques extrêmes

Depuis plusieurs mois, une tempête de poussière globale recouvre Mars et limite fortement l’énergie disponible pour InSight et les instruments SEIS et APSS. Les équipes opérationnelles du CNES et de la NASA parviennent à maintenir allumés la plupart des capteurs sismiques et météorologiques, même par intermittence, permettant à ces derniers de fournir de très bonnes données scientifiques, jusqu’à détecter récemment de nouveaux séismes martiens. Le CNES opère les instruments SEIS et APSS depuis le centre d’opérations FOCSE-SISMOC installé au Centre Spatial de Toulouse et le centre de données de l’IPGP (Université de Paris/IPGP/CNRS) assure la diffusion des données de SEIS au sein de la communauté scientifique.

À la tombée de la nuit sur Mars, le câble reliant SEIS à l’atterrisseur InSight, le « tether », a tendance à générer des craquements thermoélastiques qui perturbent les mesures lorsque la température chute brutalement à ce moment de la journée. À l’initiative de l’IPGP et du CNES, une des nouvelles activités de la mission étendue consistera à recouvrir le « tether » d’une couche de régolithe martien grâce à la pelle située au bout du bras d’InSight. Cela permettra de considérablement améliorer la qualité du signal sismique produit par SEIS, en atténuant les effets des gradients de température sur Mars.

Vers le premier réseau météorologique disponible sur Mars

Au-delà des activités sismologiques, les activités météorologiques d’InSight produites par l’instrument APSS, qui fournit des données parmi les plus détaillées collectées sur Mars, constitueront, avec celles de leurs homologues sur le Rover Curiosity et le Rover Perseverance qui doit atterrir en février sur Mars, le premier réseau météorologique disponible et opérationnel sur une autre planète.

Les données scientifiques de la première année martienne (deux années terrestres) ainsi que les articles scientifiques publiés sont libres d’accès depuis le site web de l’expérience SEIS (https://www.seis-insight.eu/fr/science/seis-accueil).

Crédits : Direction de la Communication – Université de Paris –