Prix de l’Académie des sciences 2020 : Découvrez les lauréats d’Université de Paris

L’Académie des sciences a annoncé, le mardi 24 novembre, les noms des lauréats et lauréates des prix qu’elle a attribués en 2020. Cette année, cinq prix et médailles de l’Académie sont remis à des scientifiques d’Université de Paris.

Sandrine Bourdoulous, directrice de recherche CNRS à l’institut Cochin,
reçoit la Médaille Louis Pasteur – Fondation André-Romain Prévot.

Sandrine Bourdoulous étudie les dysfonctions vasculaires induites par les maladies inflammatoires et infectieuses, notamment au niveau cérébral. Ses travaux ont contribué à une meilleure connaissance de la physiopathologie des infections invasives à méningocoque et ont abouti à la conception d’approches thérapeutiques innovantes ciblant un facteur de virulence majeur, présent chez un grand nombre de bactéries pathogènes pour l’Homme et, incidemment, contre les cancers du sein HER2 +

Pierre-Louis Curien, directeur de recherche émérite CNRS à l’IRIF,
reçoit le Grand Prix Inria – Académie des sciences.

Pierre-Louis Curien est spécialiste de la théorie (ou sémantique) des langages de programmation.  Ses travaux avec Gérard Berry ont donné un statut mathématique au contrôle de l’exécution des programmes (en plus de leur seul comportement d’entrée-sortie). Il a par la suite œuvré à l’introduction d’abstractions mathématiques dans son domaine. Une application spectaculaire en a été la conception de la machine abstraite catégorique (CAM), qui a donné son nom au langage de programmation OCaml. Bougeant inlassablement les lignes, il applique aujourd’hui sa boîte à outils syntaxique aux structures algébriques à homotopie près qui émergent en mathématiques dites fondamentales.

Philippe Lognonné, professeur Université de Paris à l’IPGP,
reçoit le Grand Prix CNES – Astrophysique et sciences spatiales.

Après un début comme théoricien des vibrations de la Terre, Philippe Lognonné s’est tourné vers la géophysique externe et planétaire. Il a formalisé le couplage des séismes et tsunamis avec l’ionosphère terrestre tout en développant avec ses collaborateurs les capteurs nécessaires aux défis de la sismologie planétaire. Il est l’un des instigateurs de la mission NASA InSight et responsable de son sismomètre.

Frédéric Moynier, professeur Université de Paris à l’IPGP,
reçoit le Grand Prix Madame Victor Noury, née Catherine Victoire Langlois – Fondation de l’Institut de France.

Frédéric Moynier effectue des recherches en géo-cosmochimie isotopique, de l’étude de l’origine du système solaire, à la formation et différenciation de la Terre, de la Lune et de Mars. Il a ainsi mis en évidence une différence de composition isotopique entre la Lune et la Terre, constituant les premières preuves chimiques de la formation de la Lune par un impact géant, changeant notre compréhension de la formation planétaire. Il a en outre ouvert la géochimie isotopique aux sciences médicales en découvrant que la maladie d’Alzheimer modifiait la composition isotopique des métaux du cerveau, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives dans le diagnostic de la maladie.

Georges Skandalis, professeur Université de Paris à l’IMJ-PRG,
reçoit le Prix Sophie Germain – Fondation de l’Institut de France.

Georges Skandalis étudie les algèbres d’opérateurs en lien avec des problèmes géométriques : feuilletages, et divers autres types de singularités. Ses recherches récentes portent principalement sur des problèmes d’indice pour des groupoïdes de Lie, ainsi qu’à des variantes des conjectures de Novikov et de Baum-Connes pour les feuilletages singuliers, et aussi ces conjectures à coefficients réels.